====== 2005 Des jeunes à l’assaut du ballon à gaz ====== Quelques mois après notre première expérience en ballon à gaz à Bitterfeld en août dernier, quatre élèves pilotes : Thomas Monge, Sebastien Seguineau, Christophe Donjon et moi-même, ainsi qu’Amélie Achard et Olivier Albert au retrouving sommes partis du 30 avril au 8 mai faire quelques vols d’instruction sous la direction de Volker Löschhorn. Grâce à Christophe Blanchard que nous tenons à remercier mille fois, nous avions à notre disposition le véhicule de récupération le plus confortable et pratique. A savoir, un mini van de sept place tout équipé (rangements intérieurs, frigo et bien sûr attelage). Rendez-vous fut donné le samedi 30 à 8h00 porte d’Orléans ; Christophe Donjon arriva quelques minutes après que Thomas, Sébastien, Amélie, Olivier et moi-même nous fûmes retrouvés. La route jusqu’à Laucha où nous devions récupérer le ballon et Volker fut longue mais joyeuse. 22 heures nous voilà enfin au « Ballonplatz » de Bitterfeld où nous déposons la remorque. Après un petit ravitaillement en bières allemandes nous nous dirigeons vers le camping où nous avions déjà logés quelques mois auparavant à l’occasion du camp OFAJ ; mais cette fois ci pas de tentes mais deux confortables bungalows. Après un petit apéro, un dîner rapidement expédié, tous le monde au lit car demain nous attend notre premier vol. Cà y est, il est 3h, les esprits s’éveillent après une courte nuit de sommeil. Le petit déjeuner tout juste avalé, nous prenons la route pour le terrain de décollage où nous déballons notre ballon d’instruction : un ballon Wörner de 780 m³ à ralingues du nom de BOSCH III. En attendant le ballon Linde qui doit décoller avec nous, Volker nous indique donc la marche à suivre pour le préparer :\\ étendre l’enveloppe,\\ vérifier la soupape,\\ faire le garrot sans oublier de le lester de 8 sacs de sable,\\ accrocher le cercle de charge à la nacelle,\\ arrimer la nacelle à la dalle de béton,\\ installer la nourrice et le tuyau d’alimentation,\\ et, enfin ouvrir le robinet d’hydrogène.\\ Le gaz provenant directement du pipeline commence à donner vie à notre ballon. Cà y est les sacs du garrot commence à bouger, on arrête l’hydrogène, Olivier dégrafe le garrot et le ballon s’élève en quelques secondes. On ré-ouvre l’arrivée d’hydrogène afin de terminer le gonflement. Après avoir libéré la nourrice et arrangé les quelques cordes de soupapes, d’appendices, le guiderope,… nous effectuons la pesée et Sébastien effectue le décollage, il est 6h47. Le vent est faible, pas plus de 15km/h en altitude, ainsi nous pouvons prendre en main ce ballon à basse altitudes et multiplier les radada au dessus des arbres, les touch and go et autres manœuvres. A tour de rôle, nous prenons les commandes et tenons à jour le relevé de sacs restant à bord. Nous remarquons aussi que le ballon rebondit sur les couches froides du sol mais est au contraire aspiré par celles plus chaudes. Cela fait maintenant 3h30 que nous sommes en vol et il est temps de chercher un terrain pour se poser car les thermiques commence à se faire sentir, le ballon change brusquement de direction. Christophe choisit de se poser dans une petite prairie au bord d’un ruisseau, Volker s’occupe du guiderope et nous indique qu’il va le lâcher juste après celle-ci ce qu’il fait mais la boule roule dans le cours d’eau ramenant en même temps le ballon au-dessus de l’eau ; un sac de jeté et nous attendons que le vent veuille bien nous pousser gentiment. A 10h47 nous touchons la terre ferme et notre récup arrive en riant de voir le guiderope dans l’eau. En quelques minutes, le ballon est replié et nous prenons un second petit déjeuner avant de rejoindre notre QG. Tous les quatre avons les yeux brillants par l’expérience que nous venons de vivre, nous avons enfin piloté un ballon. La journée est ponctuée de sieste et autre repas. Nous nous couchons en rêvant de ce premier vol et de ceux à venir. 2h45, le réveil sonne, on courre sous la douche, nous restaurons et nous dirigeons vers le terrain pour notre deuxième vol. Cette fois-ci, Volker nous laisse nous débrouiller. Heureusement que Christophe avait enregistré les différentes étapes sur son dictaphone. Nous y sommes tout de même parvenu et le ballon est debout. Nous décollons mais cette fois-ci le vent a bien forci et volons à 40km/h à quelques 300 m sol. Nous prenons la même direction que la veille et les paysages défilent beaucoup plus vite. Fort heureusement, le vent au sol est beaucoup plus lent et nous pouvons tout de même réaliser nos différentes manœuvres. Nous sentons maintenant beaucoup plus le ballon et anticipons plus les délestages ce qui ne nous empêche pas de devoir quand même lâcher ½ sac de temps en temps ; ce ½ sacs est notre unité de référence pour rattraper un descente à 0,5 m/s quand nous sommes un peu trop proche des arbres. Après un énième radada, nous décidons de laisser le ballon monter afin d’économiser notre lest et notre gaz. Nous sommes maintenant à 800 m et nous dirigeons droit vers un centre de tir de l’armée, Volker prend donc contact avec le contrôle aérien qui nous autorise à passer. La vue sur les Lacs des alentours de Postdam est absolument superbes mais nous devons redescendre pour nous poser car il ne nous reste que trois sacs de sable ce qui est un peu trop juste pour traverser Berlin dans les thermiques. Ces satanés thermiques nous donnent d’ailleurs du fil à retordre puisqu’ils nous écartent d’une magnifique prairie de plusieurs hectares pour nous orienter vers des petites friches entourées de vergers. Sébastien gère l’atterrissage, nous ne sommes maintenant qu’à une vingtaine de mètres du sol et nous descendons toujours à 3 m/s, je jette un sac de sable et tous le monde s’accroche, Volker libère le guiderope qui n’a pas le temps de se dérouler et nous percutons le sol soupape bien ouverte. La nacelle se couche et le ballon s’affale sans avoir traîné un seul mètre malgré les 20 km/h au sol. Quel vol merveilleux, 100 km en ligne droite en 3h30. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans un sympathique petit restaurant où nous commandons des spagels (asperges). En effet, tout au long de notre trajet nous avions repéré ces champs d’asperges. Les autres jours ont été ponctués par les cours de théories de Volker entrecoupés des récits de ses aventures : amerrissage dans la Baltique, atterrissage en Hongrie dans le brouillard sur un champ de neige (« Ben c’est pas facile de voir le sol ») ; de la fête des hommes au club de Bitterfeld, d’une visite de Leipzig avec Franziska (une jeune pilote allemande qui a pris part à de nombreux camps OFAJ). En effet, la météo n’était plus de notre côté mais les différents cours de Volker étaient tellement captivants que nous n’avons aucun regret. Vendredi est notre dernière soirée à Bitterfeld donc après en avoir fait une visite express, nous avons invité Franziska, Christine et Steffi à venir passer la soirée avec nous, nous nous sommes remémorer les bons moments passés ensemble l’année dernière et avons convenu de réorganiser un camp OFAJ en août 2006 à Bitterfeld à l’occasion de la fête des ballons. Samedi matin 10h, départ pour Augsburg où nous devons rapporter le ballon à son propriétaire. Nous nous arrêtons visiter le musée des ballons de Gersthofen à quelques kilomètres de notre destination finale. Après avoir visité quelques terrains de décollages et installations d’approvisionnement en hydrogène, nous décidons de partir après le dîner pour Stuttgart où nous passerons la nuit. Volker nous propose de visiter l’installation de son club et le terrain de décollage ce que nous acceptons avec enthousiasme. La seule chose que nous pouvons dire c’est que les clubs français ont du boulot. En effet, le club de Stuttgart dispose de quatre montgolfières sponsorisées et d’un ballon à gaz, quatre camions de retrouving sont à la disposition des pilotes ainsi que tous le matériel pour faire les petites réparations, une cuves de propanes avec pompes, une salle chauffée par le sol pour les bouteilles et un terrain de décollage avec une cuve d’hydrogène permettant de gonfler trois ballons de 1000 m³ et ceci dans la ville. En contrepartie, les membres payent une cotisation de 60 euros par an et le vol en air chaud leur coûte 7,5 euros de l’heure. Après un dernier verre avec Volker nous partons nous coucher. Dimanche, départ à 8h du matin et arrivée à Paris à 15h, tout le monde se sépare et promet de se revoir bientôt. Au nom des trois autres élèves je tiens à remercier Volker pour le temps et l’énergie qu’il nous a consacré et nous consacre toujours afin de relancer l’activité ballon à gaz en France, je tiens aussi à remercier notre récup de choc : Amélie et Olivier sans qui nous n’aurions pas pu voler tous ensemble, et enfin je renouvelle mes remerciements à Christophe Blanchard pour le prêt de ce super véhicule.